Vanuatu style

Vanuatuuuuuu





Le Vanuatu est compose de 81 iles pour la plupart d’origine volcanique. Ce pays Melanesien compte environ 250 000 personnes, il est indépendant depuis 1980 (suite à une colonisation conjointe du Royaume Unis et de la France). 

De cette période est restée 2 systèmes d’éducation, le francais et l anglais, et par conséquent les 2 langues européennes. 
La langue officielle est le bishlamar, plus des dizaines de dialectes. Sur certaines iles, on ne parle pas la même langue d’un village a un autre.

Nous arrivons ici un peu plus de 2 mois après le terrible cyclone Pam, qui d’après les medias,  a « totalement dévasté le Vanuatu ». 
Les medias ont largement exagéré le drame, seul le sud du Vanuatu  a été durement touché, résultat, quasiment aucun touriste depuis quelques mois. 

Les habitations sont déjà reconstruites, le problème majeur des mois suivant le cyclone est le manque de nourriture car les champs ont été détruits. 
Mais grâce à l’aide international, les Ni van ont pu attendre les nouvelles récoltes qui arrivent déjà 2 mois après le cyclone.


Le nom de ce petit pays du pacifique laisse rêveur… Mais finalement on ne connait pas grand-chose de cet archipel mis à part quelques photos paradisiaques… 
La réalité est bien différente, le pays est plutôt pauvre et le cout de la vie est exorbitant, a peu près égal à la Nouvelle Zélande.

En tant que pays/ile isolé, tout est importé, donc extrêmement cher à l’achat. 

Heureusement, les ni Van (né au Vanuatu) cultivent leurs propres fruits (banane, pamplemousse…) et légumes (beaucoup de racines comme l igname, le manioc, la patate douce…), élèvent de la volaille (coq et poules gambadent de partout et vous réveillent dès les premières lueurs du jour), du bétail (le bœuf  est particulièrement délicieux) et des cochons (très important dans la société ni van, les dents de cochons formant un cercle sont signe de richesse et sont représentées sur le drapeau national). 
La particularité de leur agriculture est que absolument tout ici est organique, pas une trace de pesticide.

Nous voilà donc sur l’ile d Efate, plus communément appelée Villa (la capitale et l’aéroport international de Port Villa). 

La ville n’est pas très agréable a vivre, tout est cher en particulier le logement, mais le marché principale est très plaisant et nous permet de nous adapter à la nourriture locale, de faire des rencontres.

Les gens ici sont d’une gentillesse incroyable, toujours souriants, honnêtes. L’insécurité est quasi inexistante.

Il est temps de partir de Villa, il n y a pas beaucoup de solutions car presque tous les avions sont pleins (depuis le cyclone Pam, le nombre de touristes a fortement baissé, la compagnie nationale Air Vanuatu a réduit ses vols), il reste donc le bateau de marchandise ravitaillant les iles les plus reculees.

Apres 2 jours d’attente due a une mer déchainée, un tremblement de terre pendant la nuit, nous embarquons sur le Freedom en direction de l’ile d Ambrym, l’ile noire, avec ses 2 volcans actifs.




Il n y a ni cabine, ni siège, ni rien du tout, mais pas mal de monde. 
La nuit se passe pas trop mal malgré quelques passages avec de la houle. Nous devons arriver en fin d’après-midi…





















Mais « le temps » au Vanuatu n’est pas le même, nous arriverons »maybe sometimes tomorow » !!!
Nous avons donc le temps de rencontrer les passagers du bateau, tous très gentils. 

Nous assistons au déchargement du bateau sur de petites iles, il n y a de quai donc un petit hors-bord fait la navette depuis le bateau resté au large… Ça prend des heures et des heures…Les habitants attendent le debarquement avec impatience...
























La nuit arrive en même temps que la tempête… Le bateau prend l’eau de partout, impossible de rester sur le pont, nous nous refugions dans la petite cuisine a cote de la salle des moteurs, le bateau tangue fortement, il y a 20 cm d’eau sur le sol et le mouvement droite/gauche forme des vagues qui balaient absolument tout. 

La nuit est longue, très longue, on arrive tant bien que mal à fermer l’œil couché sur un congélateur.
La tempête se calme alors que nous arrivons sur les côtes d Ambrym, magnifiques avec ses plages de sables noir, enfin nous pouvons poser le pied à terre a Ranon ! Mon corps continue de tanguer pendant plusieurs heures…







Nous découvrons enfin le Vanuatu rural, les villages sont fait de petites cases en bambou, pas d’électricité, que du solaire, la cuisine au feu, les poules, les cochons gambadent de partout.
Ambrym est aussi connu pour sa magie noire, selon les légendes, 2 pierres de feu magiques sont enterrées, elles représentent les 2 volcans.




Tamtam 


Nous nous installons dans un petit bungalow sur la plage ( thai style), mangeons un bon repas a base de riz(beaucoup) et de racine bouillies, un mini bout de poulet. Au large, le Freedom est toujours là, déchargeant toujours du matériel de toutes sortes, planches, bidon d’essence, poulet vivant, colis en provenance de Villa.




Mais nous ne sommes pas ici pour nous reposer, nous partons en trek dès le lendemain matin afin d’atteindre le volcan Marum, qui crache de la lave. Nous dechargeons le village de toute responsabilite en cas d accident.





La marche est agréable, il fait très chaud et humide au début mais les degrés tombent au fur et a mesure que nous grimpons.




Quelques surprises culinaires sauvages sur le chemin, du cœur de palmier, des verres de bois et des noix de coco en pagaille…




Nous atteignons enfin l’immense calderas recouvrant le centre de l’ile, la plaine de cendres. Le sol est recouvert de cendres et de pierres volcaniques, l’atmosphère est très étrange, d’autant plus qu une fine pluie acide nous pique les yeux.






Nous voilà au camp à la base du volcan, une simple hutte en bambou, ou nous nous ravitaillons. Nous rencontrons une équipe de télé française « les chasseurs de volcans » sur RMC TV ! Le ciel est charge, nous attendons une éclaircie, qui n’arrive pas… 


Des vaches devenues sauvages vivent sur la caldera. Les hommes montent ici chasser.


Nous tentons notre chance tôt le lendemain matin, l’escalade du cratère est très impressionnante, pas évidente du tout, enfin le bord du cratère, nous sommes trempés, on n’y voit rien, décidons d’attendre un peu tout en esquivant les nuages de gaz irrespirables, le grondement du volcan est incessant, on peut ressentir la chaleur. 

Une éclaircie nous permet d’apercevoir le lac de lave, rouge orangé, puis de nouveau des nuages, puis une nouvelle éclaircie, le magma en fusion bouge et forme des vagues… Whaouuuuuuu… 

Une seule photo a cause de la pluie... mais j’enregistre ces images dans ma tête.




Il est temps de redescendre sur la cote, ou il fait bien meilleur, et de camper sur la plage pendant quelques jours en attendant le prochain bateau. 




Le snorkelling a quelques centaines de mètres est super. 
































La vie au village est plaisante, nous découvrons le kava, LA boisson de prédilection au Vanuatu, il s’agit d’une boisson relaxante a base de jus de racines (affreusement degueulasse au gout), on peut boire cette boisson dans les nakamals, ou il n y a jamais de lumière direct, pas de musique, que des murmures, à partir de 4h de l’après-midi, les gars d’ici en sont fou.


local seche linge

L epicerie du village

Toute les filles portent ce style de robe!




Nous sommes invités à une cérémonie pour la circoncision de 3 jeunes garçons. Tout le village est présent, 9 cochons et 2 vaches sont tués, découpés sur place et partagés entre les différentes familles avec des montagnes d ignames et de maniocs. Il y a toute une cérémonie en fonction des liens de parenté, qui donne le cochon ect… Malgré les précieuses explications d’Anita, notre hote qui parle francais (en robe bleu sur la 2 eme photo), je n’ai pas tout saisi. 









Attention c’est une vraie boucherie !



Les 3 jeunes garcons a l honneur.










Tout le monde se balade avec soit une machette, soit un couteau, des le plus jeune age.

un petit igname???




A l’horizon se profile un bateau, le Brisk, nous courons chercher nos sacs (un seul bateau par semaine, il est préférable de ne pas le rater !)





Le coucher de soleil depuis le bateau sur Ambrym, avec ses 2 volcans rougeoyants, est magnifique.




                                                                          Ambae


Nous arrivons sur l’ile d Ambae sous un magnifique soleil matinal, la baie de Lolowai est superbe.





La plupart des politiques, directeurs d’école, personnel de l’administration, viennent de l’ile d Ambae. Le système éducatif (francais ;-) est particulièrement efficace.


Un policier en pick up nous prend en stop jusqu’ a la ville capitale Saratamata (c’est plutôt un gros village) mais on arrive a trouver internet pour se reconnecter au monde, manger un bon repas (autre que de l igname et du riz) puis prendre un transport collectif jusqu’ a la (seule) guest house du coin, a Lolopuepue chez Pascal Sese. 


La route pour rejoindre Lolopuepue est superbe!


Impossible de joindre pascal au téléphone donc nous y allons au petit bonheur la chance. Il est tout surpris de voir arriver 4 touristes, il n’a eu personne chez lui depuis 1 an !

C’est vraiment la campagne ici, mais c’est très agréable, le luxuriant jardin donne sur la mer, pas de plage mais de superbe piscines naturelles. 











Les toilettes sèches en plein milieu du jardin offre une magnifique vue! 
Il n y a pas d’électricité et il faut aller à l’école recharger nos téléphones et acheter quelques provisions.

Pascal cultive le kava comme beaucoup (la variété melomelo endemique d Ambae), et est un très bon consommateur. 

La cérémonie du kava est très importante quand quelqu un de nouveau arrive, cela permet de se détendre et, normalement de discuter tranquillement (dans le noir !), c’est en fait de lonnnngs moments de silence qui nous attendent !


 Il nous amène le lendemain jusqu’ à des sources d’eau chaude donnant sur la mer, très agréable.




Sur le retour, nous nous arrêtons dans un nakamal, pour boire quelques shell 9comme ils appellent ça), c’est comme ça que nous faisons la connaissance de plusieurs directeurs d’école, politiques. Ils nous aident à organiser notre prochain trajet en avion jusqu’ à l’ile de Santo (car tous les bateaux sont déjà passes !) En 2 coups de fil, c’est booke !!! 


Les poteaux en bois reprennent vie!



Ils passent nous chercher lundi matin à 6h ! whaou super efficace.


Nous partons le lendemain jusqua Ambanga, dernier village dans la montagne avant le volcan, ça grimpe dur, la piste est boueuse, et nous arrivons tant bien que mal au village ou nous attend une sympathique petite guest house. 




Un jeune du village sera notre guide le lendemain, pour tenter d’atteindre les 2 lacs volcaniques, un chaud, un froid, puis le volcan.

6 heures du matin, le ciel est couvert, nous hésitons a partir… Le guide nous annonce 1h30 ou 2 heures jusqu’ a la caldera. 

On se lance, le chemin est plus que boueux mais la jungle est dense et magnifique. 4h plus tard, on arrive enfin à la caldera, on aperçoit le lac d’eau froide, immense. 

On est déjà creve et il est presque 11h. Le guide nous annonce alors la suite du programme : descendre dans la caldera, traverser 11 rivières à la nage car il a plu, escalader le volcan, revenir à l’entrée de la caldera, redescendre au village… Whatttttttt ??? Ils n’ont vraiment pas la même notion du temps ici ! 

Impossible à faire dans la journée, sachant que l’on doit encore descendre 2 heures de plus jusqu’ a la guest house a Pascal car on prend l’avion le lendemain matin.

Du coup retour tranquille (ca fait déjà une rando de 10h) et on arrive juste pour le coucher du soleil, complètement crevé.


La vue depuis l’avion 16 places est superbe. 




On décolle avec une demi-heure d’avance et 45 mn plus tard nous sommes à Lugainville sur l’ile d Espiritu Santo ou on déniche un vieux motel super sympa, Asia motel. 



Cette ile est sans doute la plus touristique du Vanuatu, beaucoup d expat Australien et Francais vivent ici.
Un super site de snorkelling s appelle "million dollard point" depuis que l US army, a la fin de la 2nde guerre mondiale, a prefere jeter a l eau tout le materiel militaire plutot que de le vendre a bas cout a l armee francaise en place au Vanuatu ;-/









On s’entasse dans un mini taxi direction la superbe plage de Port Olry, à l’extrême nord de l’ile et on pose nos tentes directement sur la plage à la très sympa little paradise guest house.









4 jours de repos, plage, snorkelling, foot avec l’équipe du village, kava au nakamal tous les soirs, noix de coco, crabe des cocotiers, barbecue sur la plage.













Le village est assez gros (3000 personnes), très chaleureux, et possède un générateur fonctionnant à l’huile de coco, chaque famille participe à fournir de l’huile et l’électricité et gratuite, le magasin fonctionne comme une coopérative, il n y a que très peu d’argent qui circule et le troc est très présent.


Sur le trajet du retour a Lugainville, nous nous arrêtons à 2 trous bleus, les joyaux de Santo. Il s’agit de source créant directement un trou d’eau, limpide, magnifique.




Un petit tour en kayak depuis le trou bleu jusqu à la mer nous fait découvrir une magnifique jungle  sur une rivière cristalline.










Retour à Lugainville puis direction l’ile de Malo, tout au sud de Santo, dans une super guest house en bord de mer… 

Au programme pendant quelques jours : visite de grotte, leçon de cuisine, jardinage et récolte de banane, balade dans les plantations de cacao et de vanille, snorkelling, longue balade en vélo (crevé) jusqu’ au trou bleu (encore un !)... 






L’ile n’est absolument pas touristique mais pleine de surprises.















Il est temps de rentrer a Lugainville, en barque rempli de copra (noix de coco) pour prendre un dernier bateau, de passager cette fois ci, afin de rejoindre Villa pour prendre l’avion.




Le Vanuatu ferry est censé partir à 10h du matin et arriver le lendemain matin à la même heure. Notre avion décolle à 18h45, il y a une bonne marge de sécurité.

Le bateau part avec 1 heure de retard, s’attarde à décharger sur plusieurs iles. Je passe la majeure partie du voyage sur le pont avec un groupe de musique local, a écouter de la musique et à boire de la vodka..




Je croise le capitaine vers midi le lendemain et il m’annonce que nous allons arriver vers 18h. Ayyye, le check in finit à 18h… De toute façon, on ne peut rien faire d’autre que d’attendre, on ira pas plus vite.




Il est 14h, léger stress … 

Il est 16h, le stress monte… 

Il est 17h, gros stress… 

Il est 18h, on accoste a port Villa, nous croisons un immense paquebot de croisière australien, surdimensionné par rapport a notre ferry, encore plus par rapport à la coque de noix qu’ est le Freedom (notre 1er bateau) qui se trouve amarré juste a cote, la différence est impressionnante. 





Nous sommes toujours sur le ferry, prêt a courir, mais l’équipage nous interdit de sortir, ils veulent décharger avant !!! Whatttttttttttttt… 

Nous descendons expliquer notre cas et on nous fait sortir par une minuscule écoutille pendant que l’hôtesse de bord nous récite le fameux  « En espérant que vous avez fait un bon voyage, l’équipage du Vanuatu ferry vous souhaite un bon séjour ! » Scène cocasse, je suis à moitié bloque dans l’écoutille avec mon sac, je lui souris.

Il est 18h10, nous courons à l’extérieur, nous arrêtons un minibus de transport et je lui explique la situation. 

Le mini bus n’est pas tout jeune, plutôt super vieux, rempli d’étudiantes. 

Le chauffeur demande aux jeunes filles si ça ne les dérange pas de faire un détour par l’aéroport, elles répondent en cœur  « no probleme » il est 18h20.

Personne ne parle pendant le trajet, tendu… J’ai un peu l’impression d’être dans un film avec Bruce Willis ou une bombe va exploser…

18h37, nous sommes à l’aéroport, il n y a plus personne, les guichets sont fermes… 

Je passe par l’arrivée et rencontre un douanier qui se demande ce que je fais la, il comprend l’urgence de la situation, l’avion doit partir dans 5 mn, il court chercher une hôtesse, elle m’indique que c’est trop tard, je ne la lâche pas, la supplie… 

Il est 18h45, le pilote arrive, un francais de la compagnie aircalin, rigole en nous voyant et nous pouvons enregistrer à toute vitesse. 

Nous passons la douane, courons sur la piste en criant et sautant de joie et montons dans l’avion prêt à décoller !!!  Ouuuffffffff
« La compagnie aircalin vous souhaite un agreable voyage et va vous servir un aperitif » un double ricard !!!
Goodbye Vanuatu, hello New Caledonia !