les iles perdus au nord de l Indonesie : les iles Sangihe

3) Les iles Sanghie








C’est très dur de trouver des infos sur ces îles… Pas grand-chose sur internet, donc nous passons la journée à nous balader dans Manado à la rencontre des gens au hasard, leur demandant ce qu’ils connaissent de ces îles.



A la fin de la journée, on récapitule :

-          Pour les bateaux, c’est bon, il y en a régulièrement, de jour ou de nuit.

-          Pour les activités, il y a, parait-il, un volcan actif sous-marin au milieu de nulle part, un volcan hyper actif sur l’ile de Siau, des plongées exceptionnelles mais pas de club où on peut louer du matériel, une faune et une flore endémiques (quelques ornithologues y vont)

-          Pour les guest -houses, pas grand-chose, je n’ai que 2 adresses, et pas sur que ce soit vraiment des guest houses!

C’est le début de soirée et on embarque sur un bateau de nuit, avec des mini couchettes (taille indonésienne), il y a des vendeurs de tout et n’importe quoi, des bagages entreposés dans tous les coins, des poules, un groupe de musique venu récolter quelques pièces, c’est assez drôle.

 Le bateau est plein à craquer et nous sommes les seuls touristes.



Le soleil commence à disparaitre et nous sortons du port.  La lumière est magnifique, nous contournons l’île de Bunaken lorsqu’ on nous sert du riz et du poisson.




La nuit arrive très vite et nous tentons d’aller nous coucher ;  il fait très chaud dans cet immense dortoir plus que bruyant.

Nous arrivons à Tahuna, la capitale de ce groupement d’îles, à 4h du matin.


Ici, très peu de personnes parlent anglais, mais après notre 5 ème café, nous rencontrons un jeune avec qui nous pouvons discuter. Il travaille dans le médical sur des îles encore plus loin, sur la frontière maritime avec les Philippines.

Le jour se lève enfin et nous marchons dans cette petite ville pour trouver une guest house que notre nouvel ami nous a indiquée.




La communication est assez difficile et nous utilisons nos phrases basiques en Bahasa.
Enfin nous posons nos sacs, et partons à la découverte de cette ville, il est 8h30 et il fait déjà très chaud.

Direction le marché : beaucoup de poissons, de fruits, mais aussi des noix de muscade, héritage de la colonisation hollandaise entre 1677 et 1945, date à laquelle ce groupement d’iles fut rattaché à l’Indonésie.

Nous ne passons pas inaperçus au marché ; il n’y a quasiment jamais de visiteurs étrangers venant ici, mais le dialogue est toujours aussi difficile et malgré tous mes efforts, impossible de trouver quelqu’un louant des équipements de plongée sous-marine… Vraiment dommage mais tant pis.




Après une bonne nuit de sommeil (il faut dire que la nuit dernière ne fut pas très longue), nous louons un scoot pour faire le tour du volcan actif Awu, à la pointe nord de l’île.

La route est très agréable et nous nous arrêtons de temps en temps, par hasard, sans but particulier, admirer les plages, les villages, et rencontrer des gens.




Nous rentrons par une route de crête avec une magnifique vue sur Tahuna, nichée à l’intérieur d’une baie.



C’est simple, pour sortir de la ville, il n’y a pas le choix, il faut monter en zig zag, d’un côté ou de l’autre.

Nous nous arrêtons à la gare routière au retour car demain, nous voulons aller à Lelipang, près de Tamako, au rainbow losmen ( une des 2 seules adresses de guest house que nous avons).
Après plus d’une heure de tentative, un homme nous dit : demain matin à 8h ici !

Bon ok, on verra bien demain matin.

La journée nous a affamés, nous cherchons en vain un restaurant pour le diner, mais nous finissons dans un petit warung à manger (un peu comme d’habitude) du riz et du poissons séché !

Nous sommes à l’heure, le lendemain matin, un peu trop en fait,  car personne n’a l’air trop pressé.

J’aide le chauffeur à remplir le minivan de… un peu de tout à vrai dire : bidon d’essence, farine, poissons, poules, paniers…

Tahuna est le seul port de cette île où toutes les marchandises transitent, elles sont ensuite acheminées petit à petit.

C’est parti, nous sommes avec un couple de papi -mami, une jeune fille d’environ 25 ans qui descendra 2 heures après pour travailler dans une banque locale, un homme d’environ 35 ans avec une seule dent.

La route est une succession de montées et descentes, avec de nombreux virages.

Nous prenons en route un autre couple de personnes âgées. Ils sont au bord de la route faisant des grands signes, je ne pensais pas qu’on puisse rajouter 2 personnes en plus dans cette voiture…

Au moment de traverser la route, le papi tombe à la renverse, je sors l’aider avec le chauffeur et tente de les installer sur le peu de banquettes arrière, à côte de Tae qui est compressée contre la vitre !


Par contre il n ‘y a plus de place pour moi ;  je me retrouve mal assis sur le même siège que le chauffeur, légèrement au milieu, heureusement le frein à main est baissé ! Avec tous ces virages sur cette mini route, j’ai des petites sueurs froides !!!

Après 4 bonnes heures de route, le taxi- bus dépose tout le monde à la ville de Tamako.



Nous  nous  apprêtons à descendre et prendre une moto pousse pousse, notre destination finale se situe à 20 km de là, dans les montagnes, mais le chauffeur insiste pour nous amener jusqu’ au bout, tant mieux !

Il nous dépose devant une maison comme les autres, le long d’une route remontant une vallée.
Rainbow losmen ! Nous n’avons pas pu prévenir de notre visite.



Ici vivent un instituteur, son frère ornithologue et la (très) vieille maman, minuscule, qui parle un peu le Japonais, souvenir de l’invasion de la 2ème guerre mondiale.



Les 2 frères parlent anglais, l’accueil est agréable, on se sent comme à la maison. Ils nous apprennent rapidement qu’il n y a eu aucun touriste ici depuis presque 1 an !!!



Nous prenons rapidement nos marques, l’endroit est simple, une table et 4 chaises dans le salon, la cuisine (où la mamie passe la plupart de son temps) est à moitié à l’extérieur, la douche et les toilettes sont rudimentaires et se trouvent aussi dehors. Un fin matelas nous sert de lit sous une moustiquaire.

La vie ici est paisible, reposante, on se nourrit de riz, de poissons, de fruits et légumes poussant dans le jardin.




Nos journées se résument à de grandes balades dans la jungle environnante, à découvrir de minuscules plages où le snorkelling est excellent, à discuter en anglais avec les étudiants…

 Tous les jours à 17h, je suis convié au foot du village, un grand moment.



Mais un des meilleurs moments de la journée est, sans hésiter,  au coucher du soleil,  la douche,   lieu où vivent plusieurs vipères ; il y a également des tarsiers perchés dans les arbres,  qui nous regardent avec leurs gros yeux, plusieurs espèces d’oiseaux, (dont un magnifique martin pêcheur bleu,) qui se donnent rendez-vous autour de cette salle de bain en pleine nature !

Nous restons ici 5 jours ; j’aurai pu y rester bien plus longtemps.

Nous devons nous rendre tout au sud de l’île.  Notre prochaine destination est la minuscule  île de Bebalang.

Note hôte organise pour l’occasion « une sortie scolaire » ; il loue 2 petits pick- up ;  nous nous serrons tous à l’arrière et visitons le sud de l’île, nous faisons un très intéressant arrêt dans un petit village où ont été retrouvés des fossiles de dinosaures.




 Malheureusement, il ne reste que quelques bouts, les plus grandes parties des squelettes se trouvent au Japon et en Australie.

Nous  nous  arrêtons ensuite sur la côte Sud Est pour un pique - nique sur une superbe plage. Pour y accéder, nous traversons une embouchure de rivière sur une petite pirogue ! !! vraiment marrant.
L’instituteur me montre une petite île juste au large : un des meilleurs endroits pour plonger, encore inexploré… je regrette tellement de ne pas avoir de matériel !


















La sortie scolaire se finit pour nous dans un petit village, où l’on attend un taxi boat pour l’ile de Bebalang, notre 2ème et dernière adresse, Joksen house.



L’ile est toute petite, il n’y a pas de voiture, tout le monde se déplace à pied. Dès notre arrivée, un enfant part en courant pour prévenir Joksen…






On nous indique sa maison, tout au bout de la plage.

Et voilà Joksen qui déboule, tout heureux de nous voir, nous avons un peu l’habitude d’être les premiers touristes depuis 1 an…

 Cet homme a une trentaine d’années, un fort strabisme et parle un peu anglais.  iI doit « nettoyer un peu » comme il dit ! Sa maison est un maxi bordel, il y en a partout !

Mais  elle se trouve à 2 mètres de l’eau.




J’en profite pour partir en snorkelling, jusqu’au tombant, l enorme mur qui marque la coupue entre l ile et la pleine mer, à une centaine de mètres du rivage.

Les coraux sont superbes, la lumière de fin d’après-midi qui transperce l’eau les rend encore plus colorés.




 Là encore, riz et poissons sont au menu.  Joksen est adorable, il nous présente à sa famille, ramène de l’eau douce pour se laver depuis le puits à  l’autre bout du village.

Nous dormons tant bien que mal avec de nombreux moustiques.



Nous nous baladons le lendemain sur cette petite ile de pêcheurs. Il  y a en fait 3 petits villages, 2 collines avec des points de vue à couper le souffle.









 A 17h, c’est le rendez-vous sportif, 2 équipes se livrent une partie de volley d’un superbe niveau… Les gars sont géants, et vraiment doués… Les gens du village me taquinent gentiment en me proposant d’aller me mesurer à eux,  mais non merci !

Nous organisons, avec le père de Joksen qui possède un bateau, ou plutôt une barque avec un petit moteur, une sortie pour le lendemain.

Le volcan actif sous-marin n’est pas trop loin (sur la carte) et j’ai très envie d’y aller.

6h du matin, on embarque tous les 4 sur la barque, avec nos sacs car nous comptons nous faire déposer sur une autre île à la fin de la journée.

Le moteur ne démarre pas, ça commence bien. Après ½ heure de combat, l’engin démarre et nous avançons en direction de l’ile de Mahengetang.



Il y a quand même beaucoup de vagues, on n’est pas très rassuré mais le capitaine connait bien son bateau, il a le visage amusé, nous moins, pendant que le bateau fait des sauts sur les vagues puis retombe de tout son poids dans les creux.

On en prend plein la figure, je parle bien de l’eau !!! Nos sacs sont entourés d’une bâche qui limite les dégâts.

Après presque 2 heures de traversée, nous nous arrêtons sur une plage paradisiaque sur l’île de Kahakitang, bien à l’abri du vent et des vagues.




100 mètres de sable fin et blanc, un replat juste derrière avec des cocotiers, puis une colline qui protège le tout, cet endroit est vraiment superbe.



On attend que la marée soit la plus  basse possible pour aller sur le volcan…



En attendant, on se met à l’eau avec nos masques, et nous tombons nez à nez avec un énorme dugon, aussi appelle « vache des mer ».

On reste presque 10 mn à se contempler ; réciproquement, j’en ai des frissons. Puis en quelques coups de queue, il s’éloigne tranquillement, je tente de le suivre mais il est bien plus rapide.

Les dugons sont en voie de disparition, et très difficiles à observer.

Quelle chance nous avons eue là !. Je regrette vraiment mon appareil photo sous-marin que j’ai cassé au détroit de Lembeh.

Un bon pique nique de… je vous laisse deviner… riz poisson et nous remontons sur notre embarcation direction l ‘underwater volcano… Je suis super excité.



La mer est plus calme mais les courants sont toujours forts ;  le capitaine contourne l’île de Mahengetang et se dirige vers un étrange tourbillon, nous apercevons des bulles, ça y est, c’est là.

Le courant est vraiment très fort, nous jetons l’encre en amont du courant, de façon à se laisser entrainer, accrochés à une corde.

On se jette à l’eau, en tenant bien la corde, et j’ aperçois un cône d ‘énormes cailloux, dont je ne vois pas la base, un requin pointe blanche tourne autour, et sur le haut un cratère où toutes les roches sont recouvertes d’une algue orange, ça bulle de partout, ça gronde, c’est vraiment impressionnant.

 Je peux tenir debout sur le bord du cratère, la classe, je replonge en apnée le plus profond possible ramasse quelques cailloux, je me prends des bulles chaudes plein la figure, le volcan gronde… WAAAOOOUUUUU……

Il est temps de partir, nous allons vers le sud direction l’ile de Para…

Nous accostons dans un petit village. Personne ne parle anglais. Joksen doit faire le traducteur…




En résumé,  le prochain bateau ne s’arrête ici que dans une semaine… IL n’ y a rien non plus pour le logement de touristes… Mais ça, on s’en fout, on sait dormir n ‘importe où…

Je tente alors d’appeler la compagnie de bateau, je finis enfin par parler à un responsable qui comprend l’anglais. Je lui demande si c’est possible pour nous de rejoindre le bateau au large de l’ile ( Il y passe tous les jours) et de sauter à bord…

Ça parait compliqué, mais le responsable a l’air plutôt partant, il doit encore en parler au capitaine du bateau.

Après de nombreux texto echanges, le rendez-vous est fixé pour le lendemain vers 11h, génial !!!
Joksen et son père regagnent leur île.

 Nous les avons remerciés vivement de leur aide.

Nous restons donc le soir sur cette petite île de Para où je  pense qu’aucun touriste n ‘est jamais venu, obligé de dormir sous la protection de l’armée !



 Mais nous rigolons bien avec tous les enfants du village qui nous suivent partout, adirant au loin l ile de Siau et son volcan ou nous nous rendons demain.



Le lendemain, nous partons à bord d’une barque et attendons sur un îlot, le plus proche du passage du speed boat.  J’en profite pour découvrir les fonds marins.

Bipbip : un texto du capitaine, ça y est le speed boat approche, on l’aperçoit au loin…

Nous nous engageons sur l’océan, à sa rencontre ;   nous sommes vraiment dans une coque de noix comparée à ce super transporteur, il y a quelques vagues…

Il s’arrête en nous voyant.  Nous accostons, mais la porte d’entrée est bien trop haute, on se fait hisser  sur le pont à bout de bras ; nous sommes  trempés  par les vagues, nos sacs à dos suivent aussi !


petit message marrant aux toilettes du bateau!


 Ouf  sauvés  ! Quelle entrée ! On se retrouve à l’intérieur de ce bateau moderne, climatisé, télé, avec plein de passagers alors que ça fait 10 jours que l’on vit soit dans la jungle, soit sur des îles du bout du monde.

Nous descendons quelques heures plus tard sur l’ile de Siau, et son volcan en éruption.



L ‘île s ‘apprête à devenir touristique ; ça se voit, c’est la prochaine sur la liste, Quelques guest houses et resort commencent  à se construire, clubs de plongée, petits restaurants… Mais c’est encore très calme.

Nous discutons un peu du volcan, j’aimerai bien aller en haut…

 Un guide me tape la discut, il est interdit d’aller tout en haut car il y a eu une éruption il y a quelques semaines, le volcan crache encore du feu, mais exceptionnellement pour nous, il veut bien !

2 motos viennent nous chercher à 3 heures du matin (outch !), pour nous amener au départ du trek. On a un peu les yeux collés, il faut le dire.

Et c’est parti  à travers la jungle, à la machette, à la frontale, ça grimpe dur.

1 ere rencontre nocturne, un martin pecheur


3 heures après, on sort enfin de cette jungle hyper dense, pour voir le lever du soleil et le cône d’énormes cailloux qu’il nous reste à escalader. Le sommet est encore loin.






La montée est dure, très dure ; il faut faire attention à chaque pas car les rochers sont instables ;  il n’y a bien évidemment pas de sentier, tout droit !

5 heures après, on arrive au sommet, épuisés !



Mais le spectacle est magique… Outre la vue sur l’archipel, l’activité du volcan est terrifiante et envoûtante, il fume, il gronde, il crache de la lave…




 Il y a plusieurs cratères, pleins de soufre et de fumerolles.
Mais on ne s’attarde pas trop au sommet, les guides ont peur, ils sont sûrement plus raisonnables que moi…

Et nous voilà partis  pour la descende infernale,  il y a régulièrement des avalanches de cailloux, c’est hyper dangereux, hyper pentu.



Nous sommes en désaccord avec le guide, il veut passer par les gros cailloux, j’aurai préféré les pentes de sable.

C’est épuisant pour tout le monde, il n’y a plus d’eau… Seulement des cailloux empilés, partout.
5 heures plus tard, nous arrivons à la lisière de la jungle, il est 17h !

Encore 2 heures de galère et nous trouvons des cocotiers qui nous permettent de nous rafraichir, enfin, que c’était dur !



 Nous traversons des champs d’arbres centenaires de noix de muscade et de clous de girofle, qui ont fait la fortune des Hollandais autrefois et qui font celle des locaux maintenant.

19h et nous rentrons à la guest house, exténués.  Quelle journée ! 16h de rando ! , « oups !désolé ma chérie, c’était un peu plus long que prévu … »

J’en veux un peu au guide, qui nous avait annoncé la veille 8 h de rando, mais nous sommes vivants et avons escaladé ce volcan, visible depuis ma fenêtre et crachant du feu.



Nous passons notre dernière journée à faire le tour de l’île doucement en scooter, profitant des plages, des points de vue, des petits villages, de la gentillesse des gens et pour finir, une source d’eau chaude sortant d’une falaise directement dans la mer, génial !







source d eau chaude au coucher du soleil, magique!


L’archipel des îles Sangihe, je ne suis pas prêt de t ‘oublier !
Siau, une île magnifique qui j’espère, ne sera pas trop dégradée par le tourisme dans les prochaines années.

Prochaine mission pour nous : arriver à enchainer bateau pour Manado/moto taxi/avion/taxi/bus de nuit pour nous rendre au Pays Toraja.

Rendez vous pour la 4 eme partie dans tres peu de temps.